Dans les années 1960, l’école dite de Porto a été le symbole de la renaissance qui était en train de germer face au régime conservateur de Salazar. Le monde entier a alors porté son regard vers ce petit pays à l’extrémité de la péninsule ibérique où des architectes ont résisté pour faire entrer la modernité dans la ville et la vie. Carlos Ramos, Fernando Tavora et Alvaro Siza notamment ont participé à l’émergence de la Révolution des œillets en combattant l’enseignement académique hérité des Beaux-Arts. Puis, dans les années 70, ils ont inauguré un temps fort de débat civique sur le droit au logement et à la ville. D’autres générations comme Eduardo Souto de Moura ont par la suite marché dans leurs pas, conservant leurs valeurs tout en cherchant leur autonomie.
Ce voyage nous donnera l’occasion de voir et de comprendre ce qui a fait la renommée internationale de l’école de Porto. D’une part sa capacité à trouver un équilibre entre modernité et traditions, une fusion intelligente entre références locales et globales. D’autre part, sa volonté farouche de fabriquer la ville pour et avec les habitants sans renoncer à la qualité architecturale et urbaine.
© Renata F. Oliveira