Archives de catégorie : Conférences

L’architecture contemporaine : un nouveau patrimoine ?

Thème des journées du patrimoine 2015

Les réalisations des ‘’archistars’’ sont aujourd’hui convoquées comme outil de construction de l’attractivité d’une ville. Dans cette perspective, le grand projet urbain et le monument sont un support privilégié d’expression architecturale. Chaque ville veut avoir son musée, sa tour, son auditorium… estampillés d’une signature internationale. Mais à partir de quel moment et pour quelles raisons, un édifice du XXème et XXIème siècle est-il considéré comme patrimoine ? Toute architecture, tout programme, toute époque, d’auteur ou anonyme, peuvent-ils faire patrimoine ? Qui en décide et quelles en sont les conséquences ? Au final, le patrimoine se fabriquerait-il ? Et lorsqu’un ouvrage ou un site sont élevés au rang de patrimoine, comment les préserve-t-on ? En les entretenant au plus proche de leur état initial ou en les faisant évoluer ? Et jusqu’à quel point ? Cas d’études à l’appui, nous tâcherons de répondre à ces différentes interrogations qui préoccupent aujourd’hui tout territoire.

© F. Barré

Lorsque la lumière fait l’architecture

La lumière est la raison d’être de l’architecture, elle en constitue le premier matériau. Sans elle, le mur, l’espace, l’ombre n’existent pas. Depuis des siècles, les architectes la manipulent, des temples dédiés au Dieu Soleil en passant par les flammes du Gothique jusqu’aux expériences technologiques récentes. Au-delà de la « lumière éclairage » qu’a amenée la révolution industrielle, il est question de la « lumière émotion ». Où, en la qualifiant, en en combinant les qualités (directe, réfléchie, zénithale, chaude, claire, solide…), en l’abordant de manière artistique plus que technique ou quantitative, les plus beaux espaces de l’histoire de l’architecture ont vu le jour. Aujourd’hui, si l’éclairage artificiel est maîtrisé dans ses dispositifs les plus sophistiqués, la lumière naturelle, solaire, du « Bon Dieu » -Le Corbusier-, tend à être oubliée dans l’architecture. Il semblerait que ce soit pourtant « la seule (…) qui fasse l’architecture être architecture » -Louis Kahn-. Nous retiendrons une sélection d’édifices où la lumière est mise en œuvre de manière sensible et poétique pour tour à tour permettre la fascination, le recueillement et la sérénité des hommes.

© Payton Chung / L. Kahn

Les lieux de musique symphonique et philharmonique : lorsque l’architecture cherche la note juste

Auditorium, philharmonie, cité de la musique, … Qu’est-ce aujourd’hui qu’un lieu de musique ? Pourquoi et comment le construit-on ? Quels liens compositeurs, ingénieurs, architectes et politiques doivent-ils tisser pour marier création architecturale, qualité technique et modelage du tissu urbain ? Nous répondrons à ces questions en étudiant notamment les Philharmonies de Berlin, Copenhague, Hambourg, celle de Paris qui a suscité une vive polémique mais aussi les cités de la musique de Rio ou Porto et des opérations plus expérimentales comme le Pavillon de l’exposition internationale de Bruxelles de Iannis Xénakis ou les structures accordables de Renzo Piano pour le compositeur Luigi Nono.

© Forgemind ArchiMedia

Jean Nouvel

D’origine lot-et-garonnaise, Pritzker Price 2008, Jean Nouvel a débuté sa carrière avec une architecture de pamphlet. Désormais « archi-star », il essaime ses projets de par le monde. L’architecte se revendique « sans recette », « sans style » à priori et dit souhaiter répondre aux contextes plus qu’à sa propre patte. Ses filiations, notamment liées à l’architecte Claude Parent, les différentes périodes de sa carrière, ses prises de position et concepts forces seront ici présentés et analysés.

© J. Bodin

Glenn Murcutt

L’architecte australien Glenn Murcutt, Prix Pritzker 2002, est reconnu pour son architecture inspirée de la modernité mais pour autant ancrée dans le territoire, soucieuse des sites et des hommes. Refusant le ‘’marketing vert’’, il défend une architecture écologique pragmatique, basée sur le bon sens et l’économie. Respectueux des aborigènes, de l’histoire de son pays et de son climat, il constitue une figure discrète mais reconnue de la scène internationale. Loin du star système, il produit peu mais se réclame d’un précepte fort : « faire extraordinairement bien des choses extrêmement ordinaires ».

© B. Petersen

L’habitat intermédiaire : entre individuel et collectif

Même si nous sommes désormais sensibilisés à une approche plus durable de notre territoire, l’habitat individuel continue d’être développé de manière galopante. L’un des enjeux de la ville durable du XXIème siècle se résume en une phrase : concilier notre engouement pour la maison tout en économisant les ressources foncières. Forme architecturale et urbaine encore mal connue, l’habitat intermédiaire est une solution hybride qui allie les avantages de l’individuel à ceux du collectif. Pour en cerner les indéniables qualités, nous nous pencherons sur son origine historique et sur les dernières expériences menées dans ce domaine en France et à l’étranger.

© Hervé Abbadie / archi : Caradec & Risterucci

Le design scandinave

Reflet d’une culture commune à 5 pays (Danemark, Suède, Norvège, Finlande et Islande), le design scandinave bénéficie d’une solide réputation. En entretenant une relation privilégiée avec l’environnement, le Nord de l’Europe s’est inlassablement inspiré de la nature. À l’inverse des intérieurs du Mouvement Moderne jugés froids et figés, les créations scandinaves sont chaleureuses et esthétiquement accessibles. Composées de matériaux et de couleurs naturels, de formes pures et minimales, elles se reconnaissent par leurs lignes organiques, allusions à la faune et à la flore locale. Cette conférence permettra de comprendre le pragmatisme du design scandinave, autant soucieux d’utilité, de fonctionnalité que d’élégance. Elle mettra en lumière son éthique humaniste et démocratique animée par un idéal social : améliorer la qualité de vie de chacun.

© D. Bates / archi : A. Jacobsen

L’Art Déco : l’art du juste milieu

Alliance de classicisme, de modernisme et de régionalisme, l’Art Déco a souvent été qualifié d’art tempéré par opposition au radicalisme du Mouvement Moderne. Art du juste milieu, de l’entre-deux, né sur les cendres de l’Art Nouveau, il prépare le terrain à l’épanouissement du Mouvement moderne. Autour de matériaux précieux et de la grande tradition de l’artisan d’art, il s’est épanoui en Europe mais aussi aux États-Unis. Débordant de vitalité et de ludisme, aux antipodes de la rigueur et des formes parfois austères du modernisme qui refoulait l’ornement, il s’est illustré jusqu’en région comme à Royan. Les architectures présentées durant cette conférence seront mises en relation avec d’autres domaines de création comme le cinéma, la peinture, la sculpture, la mode et globalement les arts décoratifs, très créatifs à cette époque.

© Cheetah-flicks / archi : M. Polak

Panorama des grandes pratiques en matière d’architecture écologique : low-tech, high-tech, architecture raisonnée

Après les utopies et les expérimentations des années 60-70, l’architecture écologique est une pratique désormais courante. Mais qu’en est-il concrètement ? Comment se matérialise-t-elle d’un point de vue architectural ? Que recouvrent les termes architecture bioclimatique, HQE, architecture vernaculaire ? Des tendances peuvent-elles être discernées ? Entre les tenants d’une architecture où l’économie de moyens et la mise en valeur de savoirs faire traditionnels sont privilégiés et les partisans d’installations sophistiquées, existe-t-il un juste milieu, une démarche plus raisonnée ? L’habitat sera particulièrement mis en lumière au travers d’exemples aquitains et internationaux.

© J. Pau / archi : P. Soleri

Le Corbusier et l’habitat

Pendant plus de 40 ans, le célèbre architecte a travaillé au développement d’un homme nouveau pour l’avènement d’une ville moderne. Il avait la conviction qu’en renouvelant l’architecture et l’urbanisme, la société pourrait être profondément réformée. Face au manque chronique de logements, il a cherché à apporter des réponses universelles où la standardisation et la production en série étaient prépondérantes. C’est cet angle en particulier, sa réflexion autour de la question du logement, que nous mettrons en lumière durant cette conférence. Afin de comprendre comment, sa vie durant, sa détermination a été de « mettre l’homme d’aujourd’hui hors du malheur », de « le mettre dans le bonheur, dans la joie quotidienne et l’harmonie ».

© E. Rouillier